Avoir des insomnies est une vrai souffrance, prendre un somnifère est une aide véritable... Ils nous aident à obtenir le minimum de sommeil pour tenir debout la journée, jusqu'au jour où les insomnies reviennent et que l'on n'arrive plus à se passer de ces médicaments.

Les français ont augmenté leur consommation de benzodiazépines lors des confinements de 2020 (+8%), et cette consommation s'est encore accentuée en 2021: + 26% de nouveaux patients en consomment comme somnifères (et +15% comme calmants) selon le rapport de juin d’EPI-PHARE Groupement d’intérêt scientifique ANSM-Cnam (juin 2021). 

La question n'est plus de savoir si les benzodiazépines sont bénéfiques ou pas, la Haute Autorité de Santé recommandant la déprescription en cas d'insomnie chronique (insomnie supérieure à 3 mois). La question est de savoir comment aider les patients consommateurs à s'en passer car médecins comme patients n'arrivent pas facilement à gérer cette dépendance.   

Dans le cadre de l'association PROSOM, les chercheurs de l'INSERM lancent BENZOSTOP une étude scientifique pour mieux comprendre comment réduire sa consommation de benzodiazépines .

Benzodiazépines ?

Il existe beaucoup de substances qui aident à dormir et à se calmer. Benzostop.org ne parle que des benzodiazépines et apparentées (BZD). Ce sont des médicaments prescrits par un médecin dans le but d'aider à dormir ou à réduire l'anxiété/angoisse/stress. Leur nom non-commercial termine généralement en "AM":

adinazolam, alprazolam, bentazepam, bromazepam, brotizolam, camazepam, chlordiazepoxide, cinolazepam, clobazam, clonazepam, clotiazepam, cloxazolam, diazepam, doxefazepam, estazolam, ethyl loflazepate, etizolam, fludiazepam, flunitrazepam, flurazepam, halazepam, ketazolam, loprazolam, lorazepam, lormetazepam, medazepam, midazolam, nitrazepam, nordazepam, oxazepam, pinazepam, potassium clorazepate, prazepam, quazepam, remimazolam, temazepam, tofisopam, triazolam, zolpidem, zopiclone

Vrai ou Faux ?

D'après vous, quelles propositions sont VRAIES ?

• Les BZD sont efficaces et recommandées pour une courte période (entre 1 et 3 mois).
• Règlementairement, les BZD ne doivent pas être prescrites plus de 4 semaines en cas d’insomnie et 12 semaines en cas d’anxiété.
• Les BZD créent des dépendances physiques et psychologiques.
• Les BZD masquent les symptômes sans régler le problème de fond.
• Les BZD provoquent de nombreux effets secondaires comme la fatigue, la perte de concentration, les chutes.
• Il est déconseillé de boire de l’alcool sous BZD, ceci peut entraîner de graves conséquences.
• Sur le long terme, les BZD peuvent nuire au fonctionnement du cerveau et ralentir les réflexes.
• Réduire sa consommation de BZD peut provoquer un syndrome de sevrage : rebond d’insomnie ou d’anxiété.
• Il est difficile d’arrêter les BZD.
• On ne doit pas arrêter brutalement de consommer des BZD.
• Les BZD ne sont pas le meilleur traitement de l’insomnie ou de l’anxiété.
• Il est possible d’arrêter complètement les BZD même si on en consomme depuis des années. 

Le saviez-vous ?

Tout est VRAI ! La Haute Autorité de Santé française (HAS) recommande la consommation de BZD sur de courtes périodes car à long terme, les études scientifiques montrent que le rapport bénéfices/inconvénients est délétère pour la santé du consommateur. Une consommation chronique de BZD est associée aux risques suivants :

• 5 fois plus de risques d’avoir des problèmes de mémoire et de concentration
• 4 fois plus de risques de se sentir fatigué.e ou somnolent.e pendant la journée
• 2 fois plus de risques de faire une chute ou de perte d’équilibre
• 2 fois plus de risques d’avoir un accident de voiture

Sous BZD, on ne dort pas d’un sommeil naturel. Ces médicaments peuvent même produire un effet amnésiant qui masque la mauvaise qualité du sommeil, et entraîner des effets secondaires en journée comme la somnolence au volant ou le manque d’attention.

Les BZD agissent sur le cerveau. On en devient très rapidement dépendant, notre cerveau s’habituant à leur présence, et on ressent un manque si l’on en consomme moins. Ce manque peut accentuer l’insomnie et l’anxiété, forçant l’utilisateur à reprendre sa consommation. Un cercle vicieux s’instaure : la dépendance entraîne une consommation au long cours qui aggrave les effets secondaires.

La Haute Autorité de Santé (HAS) française recommande l’arrêt des BZD prescrites comme somnifères après un mois de consommation. Un accompagnement psychologique et/ou psychothérapeutique de type comportemental et cognitif est conseillé pour réduire sa consommation et améliorer son sommeil.

Les études montrent qu’il est possible de réduire et d’arrêter les BZD même si l’on en consomme depuis des dizaines d’années, à condition de réduire progressivement sa consommation. Un arrêt trop rapide ou brutal n’est pas recommandé et peut entraîner de graves conséquences sur la santé.

Consultez votre médecin prescripteur avant de cesser tout médicament.

L’arrêt est possible

L’association nationale de promotion des connaissances sur le sommeil (PROSOM) étudie la meilleure manière d’arrêter les BZD. L'étude Benzostop, débutée en 2021, accompagne gratuitement des personnes à distance (en visioconsultation) pendant 2,5 ans, pour les aider à se sevrer et établir les schémas de réduction les plus efficaces en fonction de la molécule, de l'histoire de la consommation et de l'utilisateur. Dès leur publication, les différents résultats de cette recherche seront publiés sur ce site et les méthodes de sevrage y seront décrites, pour encourager et aider médecins et patients à une consommation raisonnée de benzodiazépines.