C’est quoi ? Des médicaments ?
Les benzodiazépines ou "Benzos" sont des médicaments délivrés sur prescription médicale, le plus souvent pour des problèmes d’anxiété et d'insomnie. Ce sont les « anxiolytiques » et les « somnifères », qu’on appelle aussi « tranquillisants » ou « hypnotiques » : les médicaments prescrits sous ces noms sont majoritairement des benzodiazépines. Les benzodiazépines et apparentées regroupent les substances appartenant à la classe des benzodiazépines ainsi que les « benzo-like « et « z-drugs » (Zolpidem, Zopiclone… ), des substances ayant une action similaire aux benzodiazépines. La liste ci-dessous présente les génériques et les noms commerciaux des benzodiazépines les plus vendus en France :
• L'alprazolam (Xanax®),
• Le bromazépam (Lexomil®),
• Le clobazam (Likozam®, Urbanyl®),
• Le clonazépam (Rivotril®)
• Le clorazépate (Tranxene®),
• Le clotiazépam (Veratran®),
• Le diazépam (Valium®),
• L'estazolam (Nuctalon®),
• Le lorazépam (Temesta®),
• Le loprazolam (Havlane®)
• Le lormétazépam,
• Le midazolam (Buccolam®),
• Le nitrazépam (Mogadon®),
• L'oxazépam (Seresta®),
• Le prazépam (Lysanxia®),
• Le zolpidem (Stilnox®),
• La zopiclone (Imovane®).
Comment agissent ces médicaments ?
Les benzodiazépines sont des psychotropes, c’est-à-dire des substances qui agissent sur le système nerveux central. Elles amplifient l’activité du GABA, l’une des principales substances chimiques produites par le cerveau, qui intervient notamment dans la régulation des émotions. Cela entraîne un ralentissement cérébral se traduisant par un effet relaxant ou sédatif. Leur action est rapide et donc efficace pour soulager l’anxiété ou induire rapidement le sommeil.
Est-ce risqué ?
Les risques à court-terme
L’utilisation de BZD à court terme présente peu de risques à condition de respecter rigoureusement la posologie prescrite et une prise adaptée du médicament. Les effets secondaires des BZD couramment observés sont les suivants :
• une somnolence diurne pouvant entraîner des difficultés à conduire et des risques d’accident de la route
• faiblesse musculaire
• perte de coordination et d'équilibre
• vertige, étourdissements
• confusion
• problème d'élocution.
• maux de tête
• cauchemars
• agitation
• dépression
• insomnie
• hallucinations
La réglementation pour l’usage de ces substances est la suivante : ils doivent être prescrits pour la durée la plus courte possible, et ne pas excéder dans tous les cas 4 semaines dans le cas des somnifères et selon les pays, entre 4 et 12 semaines pour les anxiolytiques.
Leur usage est donc recommandé :
• à court terme, pour répondre à des difficultés passagères
• de manière transitoire, en cas de symptômes d’anxiété ou d’insomnie sévères, le temps de pouvoir mettre en place une réponse thérapeutique adaptée.
Les risques à long terme
Quels sont les risques si on consomme des BZD pour des durées plus longues ?
Une tolérance physiologique à ces produits s’installe rapidement, suivie d'une dépendance physique et psychologique qui amène beaucoup de personnes à les consommer plus longtemps. En plus des effets indésirables cités plus haut, leur utilisation à long-terme peut entraîner les problèmes suivants :
• une altération de la physiologie du sommeil (diminution du sommeil lent profond)
• des troubles de l'apprentissage et de la concentration (notamment à haute dose : une diminution des ressources attentionnelles et une altération de la mémoire verbale et visuospatiale, de la mémoire de travail et des fonctions exécutives)
• Le lien entre consommation à long-terme de benzodiazépines et maladies neurodégénératives est depuis longtemps questionné. A ce jour, plusieurs études épidémiologiques ont mis en évidence un risque accru de développer des démences en cas de consommation de BZD au long cours, bien que le lien de cause à effet n’ait pas été établi.
Impact écologique ?
La consommation de benzodiazépines a un impact écologique important. En effet, l'organisme ne métabolise pas ces substances et les rejette par les urines. Pour la seule classe des benzodiazépines, la présence d'une ou plusieurs molécules a été retrouvée dans 86% des prélèvements effectués dans 6 grands bassins européens, 30 rivières et leurs affluents. Les concentrations hors normes de BZD dans les cours d'eau sont une menace pour les écosystèmes aquatiques du monde entier. Une étude parue dans la revue internationale Science révèle que les concentrations d'oxazépam (une benzodiazépine couramment prescrite pour l’anxiété) observées dans les effluents d'eau en Suède perturbent fortement les comportements des poissons. Par un phénomène de bioaccumulation, les concentrations d'oxazépam retrouvées dans le tissu musculaire de ces poissons est 6 fois supérieure à la concentration relevée dans l'eau. Les poissons contaminés deviennent plus asociaux que les poissons sains, et sont davantage en recherche de nourriture, ce qui entraîne un épuisement plus rapide des ressources alimentaires locales. Avec le temps, ce comportement pourrait avoir un fort impact écologique et évolutif.